À la suite du vote en troisième lecture, mercredi 9 juin, de la loi de bioéthique à l’Assemblée nationale, le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France a manifesté une nouvelle fois son opposition au projet de loi.
« Le socle de la ‘ bioéthique à la française’ dont notre pays était si fier est définitivement gommé : la dignité propre à tout être humain – petit et grand – n’est plus le point focal. Une fois de plus, la loi prétend autoriser des transgressions nouvelles en les « encadrant ». Mais jamais un cadre ne tient. Inéluctablement, il finit par être effacé.
Encadrer, c’est autoriser. L’humanité a grandi en s’imposant des interdits : interdit de tuer un innocent, interdit de l’inceste, interdit du vol, interdit du viol. Mêler des cellules humaines et des cellules animales ne peut pas être simplement encadré : ce qui doit être interdit, doit l’être clairement ; ce qui peut être autorisé, doit l’être clairement également. Cela n’est possible qu’en référence à une vision réfléchie de la personne humaine et de sa filiation. Encadrer la recherche sur les embryons humains alors que cette recherche ne sera pas au bénéfice de l’embryon traité, c’est se permettre de les manipuler comme un simple matériau. C’est se mettre en situation de domination technicienne de ce qui devrait devenir un être humain à part entière.
Comme évêques catholiques, nous ne pouvons que dire à nouveau ce que nous disons depuis des années : la souffrance des personnes qui ne peuvent pas avoir d’enfants doit être accompagnée. Mais plutôt que chercher toujours à étendre la domination des humains sur leurs propres commencements, nos efforts doivent d’abord porter sur la fraternité qui seule peut accueillir durablement la fragilité.
Mettre en place un processus de fabrication d’enfants ne résout rien. La vie est reçue comme un don, un don que nous sommes appelés à transmettre, à partager avec d’autres.
Le Conseil permanent remercie les parlementaires qui ont le courage de mettre en question la bonne conscience qui s’impose : leur témoignage restera pour la suite de l’histoire. La vie humaine est un don, tout être humain est un don qui mérite d’être accueilli par la société entière avec un infini respect. Il encourage les associations qui s’efforcent de mobiliser nos concitoyens sur ces sujets difficiles : le site internet de la Conférence des évêques relaie ici quelques-unes de leurs
propositions. »
Père Jean Marie