Le Carême n’est pas un but en soi ; et s’il nous est proposé des temps d’efforts et de privations durant ces 40 jours, la finalité n’est pas la réception de grâce divine par nos propres mérites. En effet, le carême est là pour nous aider à nous libérer de ce qui nous empêche d’être authentiques. Il est un chemin de liberté. C’est aussi dans ce sens que depuis le Concile Vatican II, les « obligations » de Carême ont été réduites à un minimum afin d’en favoriser l’authenticité sans laquelle toutes les pratiques perdent leur sens. Les quelques « obligations » maintenues n’en devraient que davantage retenir notre attention et notre fidélité : elles soulignent la
dimension ecclésiale de ce temps de conversion en nous rappelant que c’est « en peuple » que nous cherchons à vivre de Dieu à la suite de Jésus.
L’Église demande donc à tous les chrétiens de plus de 14 ans (au lieu de 7 comme je l’ai dit dimanche dernier.) de pratiquer l’abstinence tous les vendredis de Carême. Cela consiste à se priver d’une nourriture que l’on apprécie d’ordinaire, ou de tabac, ou d’alcool. Le mercredi des Cendres et le Vendredi Saint, c’est le jeûne avec abstinence qui est requis de tous les fidèles majeurs (à partir de 18 ans) jusqu’à 60 ans. Précisons que le jeûne prescrit par l’Église n’est pas l’abstention complète de nourriture, il consiste à ne prendre qu’un seul repas modeste dans la journée. Et chaque baptisé est invité à « faire pénitence » à sa façon. Mais toutes ces pratiques, pour être chrétiennes, doivent se vivre sous le signe du partage, de la solidarité avec ceux qui manquent du nécessaire, et de la prière. Car ce que Dieu attend de nous n’est-ce pas d’abord une conversion sincère, une volonté ferme de discerner ce qui nous tient éloigné de lui afin de reprendre force en lui et d’avancer dans sa lumière.
P. Jean-Marie