Ce mardi a été votée par le Congrès (Sénat et chambre des députés) l’inscription du droit à l’avortement dans la constitution. « Nous nous apprêtons à faire franchir à notre pays, ensemble, un nouveau chemin pour les droits des femmes », s’est réjouie à cette occasion la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet. Quant au premier ministre, il s’est félicité que la France soit « pionnière » à ce sujet. Le Président de la République a annoncé la tenue d’une cérémonie pour célébrer « ensemble l’entrée d’une nouvelle liberté garantie dans la Constitution ».
En tant que chrétien et prêtre, je fais au contraire miennes les paroles des
évêques de France rappelant que « toute vie est un don pour ce monde, un don fragile et précieux, infiniment digne, à accueillir et à servir depuis son commencement jusqu’à sa fin naturelle » et celle de l’académie pontificale pour la vie du Vatican disant qu’à « L’ère des droits humains universels, il ne peut y avoir de ‘droit’ à supprimer une vie humaine ».
Et si la France détient le chiffre record dans la Communauté européenne, de
près de 220.000 avortements par an (chiffre qui ne diminue pas et tend même à
augmenter), comment pourrions-nous voir cette réalité dramatique comme le seul
exercice d’un droit pour les femmes ou encore comme un progrès ? N’est-ce pas
surtout le signe de l’échec de toute une société pour éduquer et accompagner, soutenir
socialement, économiquement et humainement celles et ceux qui en ont besoin ?
Ainsi, le vrai progrès ne serait-il pas que nous puissions nous mobiliser tous
ensembles, croyants et non-croyants, pour que l’accueil de la vie soit davantage aidé et soutenu ? Aux côtés de bien des hommes et des femmes de bonne volonté, nous sommes invités à servir les droits et la dignité des plus faibles. Et nous sommes invités à prier aussi pour les couples et les femmes confrontés à ce drame de l’avortement.
P. Jean-Marie